Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, nous avons veu par vos letres
2du XVIIIe de janvier comme vous desirez
3scavoir la commodité que nous avons de vivres
4pour les forces que nous seroient necessères
5en cas de guerre pour resister et fère esloigner
6lenemy. Et après avoir faict deue perquisition
7dans ceste ville des vivres que nous seroient
8requis, avons veriffié que dans ladite ville
9na aucunes avoynes et bien peu de foings et chairs
10à cause que les habitans dicelle ne les ont
11peu avoir de ceulx des montaignes engagez à
12lenemy oùt ilz avoient acoustumé den prandre
13et fère leurs provisions ; de manière, monseigneur,
14que sil estoit necessère davoir dans ceste
15ville de gens de cheval, il fauldra aller
16prandre sur nos voysins et aydes foings,
17chairs et avoynes et les combatre contre
18lenemy qui detient et ocupe toutes nos aydes
19comme plus fortz en campaigne, ainsine [sic] que
20monsieur lauditeur Faure, present porteur,
21vous en discourira plus amplement comme
22celuy qui scaict lestat des affaires
23de par deçà ; et comme lenemy a prins
24sur icelles bledz et avoynes et en a faict
25magazins, et aussi du peu de moien que
26nous avons de mainlever deniers pour le
27paiement de la compagnie de monseigneur
28de Laborel pour les moys suyvans
29à cause des grandes excecifves despences
30que ladite ville a suporté et des grandz
31[111 v°] empruntz et tailles levées sur icelle jusques
32à la somme de sept mil livres et davantage
33despuys le moys de may dernier, tellement
34que ladite ville nen peult plus et si nous
35falloit encores mainlever, seroit nous
36reduyre à ung impossible ; et par tant,
37monseigneur, nous vous supplions très humblement
38davoir souvenance et pitié de ceste pauvre
39ville comme vous a pleu avoyr jusques
40à present, et ordonner que les deniers des
41fogages et aultres quingz que se lèveront
42de par deçà seront destinez au paiement
43de ladite compaignie dudit sieur de Laborel
44par la prudence et vigillance duquel,
45et avec notre dilligence et soing, nous
46sperons en Dieu de conserver ceste ville
47soubz lobeyssance du roy pour son service
48et votre, avec deliberation de nespargner
49nos personnes, ne biens, aydant le Createur,
50lequel nous prions
51monseigneur, après vous avoir presenté nos
52très humbles recommandations à vos bonnes
53graces, vous maintenir en sa saincte grace et
54en très longue et très heureuse vie. De Gap,
55ce Ve febvrier 1574.
56Vos très humbles et très obeyssants
57serviteur les consulz de Gap
58Cl Rambaud s[ecretair]e